Du Cotentin….. Aux portes de l’Espagne
Du Cotentin……..Aux portes de l’Espagne.
Dimanche 1er mars, départ de bonne heure et de bonne humeur, nous descendons sur le Gers. Après 9 heures de route et pas mal de pluie à partir de Bordeaux, nous posons nos sacs à Barbotans-les-Thermes, petite bourgade thermale qui ne compte que 89 habitants hors saisons, beaucoup de charme mais toujours sous la pluie (nous les normands qui pensions trouver le soleil, c’est raté).
Lundi 2 mars, réveil aux aurores pour rencontrer comme chaque année nos amis du domaine de UBY et goûter le 2014, tout n’est pas encore sorti des cuves, ils m’enverront donc les échantillons avant que je passe commande. Cependant une poignée de main, un échange, un sourire, un visage, quelques plaisanteries, un paysage, c’est aussi cela nos relations avec les producteurs.
Nous quittons le Gers, après un passage par Toulouse, Carcassonne, Narbonne, Perpignan, Collioure , Nous arrivons enfin au domaine Madeloc à Banyuls (ciel gris mais nous obtenons quand même un 21 degrés, ce qui pour des normands est extraordinaire pour un début mars), nous sommes reçus par Élise qui nous fait découvrir ses Banyuls, mais aussi ses Faugères et ses Collioure.
Revenons sur cette région qui nous fait penser qu’il y a de gentils fous sur notre terre, car cultiver, entretenir et récolter dans ces conditions relève un peu de la folie. De petits murets avec des vignes en terrasses sur des pentes arides et vertigineuses, des vignes que l’on ne retrouve nul part ailleurs dans le monde, sur des schistes, où la racine va puiser le terroir entre les plaques de cette roche, pour nous donner le meilleur d’elle même. De la folie certainement mais avec une bonne dose de passion, alors tout passionnés que nous sommes, bien évidement nous tombons amoureux de ces vins et de leur typicité, bientôt ils viendront garnir la cave de la Hallette aux Vins aux côtés de leurs homologues en vieux millésimes.
Nous quittons la région de Collioure pour nous diriger vers Tautavel, où il y a quelques 450 000 ans vivaient nos ancêtres, le fameux « homme de Tautavel », région riche en histoire de la préhistoire, là nous sommes attendus au domaine Fontanel, pour y déguster des Maury de 2008 et des Rivesaltes de 2001, sans oublier le mélange de force et de finesse des blancs et l’élégance charpentée des rouges, eux aussi viendront prochainement à la Hallette aux Vins.
Mardi 3 mars, après une nuit dans le calme et la tranquillité de Tautavel, nous remontons sur Fronton où bien sur le midi nous attend le restaurant « les glycines » je m’arrête précisément à cet endroit car c’est une « cantine », « comme à la maison », bon, copieux, pour un prix défiant toute concurrence, avec de la « vraie cuisine » tout y est frais et préparer, avec du sourire, de la bonne humeur, de la joie, le plaisir du « bien faire » avec un accent plein de soleil émanant des femmes et plein de rugby venant des hommes. Après le repas nous filons chez nos amis du Domaine de Lescure où nous retrouvons encore cette année des vins équilibrés, des vins où « rien ne dépasse », des rosés « vineux », ce cépage que nous aimons tant et propre à cette région : La Négrette. Je peux préciser sans trop d’humour qu’à Fronton nous sommes dans la joie et la Négrette.
Nous quittons ce domaine pour nous enfoncer plus loin dans le pays, vers Gaillac, Cordes sur Ciel, où nous rencontrons la famille Borderies, j’écris « la famille » car c’est tout à fait l’esprit. Des gens humbles, simples, courageux qui vous font partager l’amour de leur métier, de leur pays, des gens d’un professionnalisme extrême, qui ne vinifie pas si une année n’est pas bonne, malgré les difficultés financières et climatiques, de vrais vignerons qui vous font des miracles avec leurs raisins, qui vous accueillent comme si vous étiez un proche, Des vins de Gaillac inimitables, avec des millésimes de même nature qui seront à découvrir dans votre cave.
Une parenthèse, nous savons que l’hiver est finie, car j’ai pu prendre en photo (rapidement) un vole de grues qui passait au dessus de nous, tout le monde la-bas s’est émerveillé des enfants au plus grands, monsieur Borderies c’est exclamé : « ça y est l’hiver est fini », des femmes et des hommes qui savent encore observer et s’étonner des miracles que nous offre cette nature. Mais il nous faut quitter cette charmante famille car nous devons traverser les gorges de l’Aveyron pour redescendre sur Montauban où nous attend notre Hôtel.
Mercredi 4 mars, de Montauban (ce n’est pas parce que l’on Monte au ban qu’il faut descendre Agen ), direction Bordeaux, arrêt à Léognan, où nous recherchons des Pessac-Léognan avec des millésimes bien définis.
Ensuite le Château Magneau où la cuvée « Julien » que nous connaissions ne nous laisse que du plaisir avec ses boisés bien « fondus » sa finale d’une longueur extrême qui courtoise nos sens, une merveille, avec en prime le charmant sourire de la maîtresse des lieux.
Puis encore sur le bordelais, le domaine Bertinerie, le Château Mercier, de vieilles connaissances de la Hallette aux Vins où nous goûtons et regoûtons les Blaye et les Côtes de Bourg, qui s’inscriront de nouveau dans notre collection.
Nous quittons le bordelais pour reprendre la route direction Cognac, Sur place au domaine Veuve Baron et fils, nous nous laissons guider par des Cognac de 40 ans d’âge, des Borderies plantureux, charnus, avec des formes avantageuses, pleins d’arômes, sur une finale indéfinissable, d’ailleurs leur Pineau des Charentes est de même connivence, tout ses nectars se feront un plaisir d’alimenter notre vitrine.
Nous quittons les Cognacs pour remonter encore, cette fois pour passer la nuit dans le Marais-Poitevin, (la Venise verte), un joli coin de notre France comme nous les aimons, paisible, mystérieux, plein de magie au fil de l’eau.
Jeudi 5 mars, ce qui n’empêche pas un réveil des potron-minets car nous attend le domaine Briacé à Vallet près de Nantes, Nous voulons goûter les « Sur-Lie » de cette maison au travail sérieux et organisé, où nous trouvons également un rosé en cabernet très équilibré et avec juste ce qu’il faut de sucre et surtout sans aucune chaptalisation, il viendra sans aucun doute à la belle saison ensoleillé notre cave. Le maître de chai de ce domaine ne nous cache rien, il me montre même les dernières analyses du labo et je peux constater qu’effectivement il y a encore des gens sérieux. Aux vues de ces résultats techniques, je constate que personne avec ses vins ne peut avoir mal à la tête ou bien des maux d’estomac ou encore des crampes dans les jambes, comme c’est trop souvent le cas hélas ! Il faut prévenir les gens, et tout simplement les mettre en garde d’arrêter de boire de mauvais vins et faire confiance aux « vrais » professionnels, se méfier des vins dit « pas cher » ou vendus à coup de promotions, qui ne reflètent que le marketing, l’abreuvage et tue progressivement la qualité, le courage et le travail des femmes et des hommes de notre merveilleux pays.
Il nous reste encore quelques kilomètres pour rejoindre notre Cotentin, et nous parcourons ce trajet avec dans la tête, ces goûts, ces visages, ces paysages, ces terroirs où nous avons parcourus seulement 2800 km en moins de 5 jours et déguster pas moins d’une soixantaine de vins pour faire le bonheur de nos clients et amis.
Cependant rien est terminé, juste le temps de refaire la pression des pneus et nous repartons la semaine prochaine pour la Vallée de la Loire…….A suivre………