Moines-viticulteurs

Moines -Viticulteurs

Qui, des bénédictins ou des cisterciens, furent les meilleurs vignerons ?..

Selon les experts, nous serions très déçus par les vins qui sortaient des chais des monastères, même ceux considérés à l’époque comme les meilleurs. Et c’est par charité chrétienne que je ne m’étendrai pas sur la nécessité pour les moines-viticulteurs installés dans des régions « défavorisées », comme la Normandie, d’aromatiser les vins avec des herbes, des fruits, du miel, ou de les adoucir avec du lait, ou de les vinifier avec du sang de brebis.

Nos goûts ne sont plus les leurs ; notre science et notre art œnologiques sont sans rapport avec leur artisanat élémentaire ; nous exigeons du vin qu’il soit beaucoup plus qu’une agréable boisson désaltérante ou enivrante. Et pourtant tous ces moines – et pas seulement les bénédictins et les cisterciens, mais aussi les chartreux et, les franciscains – ont développé la vigne en Europe et ont été, dans le mouvement, les propagateurs de la foi et du vin…

Professionnels de l’hospitalité, ils savaient que la générosité de leurs visiteurs serait d’autant plus marquée que le vin qu’ils leur proposeraient serait excellent. C’est la principale explication de la présence de vignobles sur des terres, comme l’Angleterre, le nord-ouest de la France, qui n’étaient pas faites pour ça…

 

Il arrivait que le moine abusât du produit de son travail. Abondante est l’iconographie qui représente des frères rondouillards, au visage rubicond, à cheval sur des tonneaux ou attablés gaiement, la débauche dans l’œil, devant des pichets et des verres qu’une jeanneton remplit en tenant de son autre main ses jupes relevées…

Les moines avinés et paillards forment procession dans les récits libertins, révolutionnaires et anarchistes, ainsi que dans les dessins et libelles anti-religieux. Question oenolo-métaphysique : pourquoi n’ont ils jamais le vin triste ?

(Extrait du dictionnaire amoureux du vin, Bernard Pivot)

 

 

Tout est dit. A ceux qui croient encore que les goûts d’aujourd’hui et ceux d’hier sont les mêmes, j’invite ces utopistes à faire un tour dans le passé et à abandonner leur petit confort gustatif.

 

En effet, savoir faire du vin ce n’est pas faire pipi le matin au pied d’une vigne, faire macérer du « jus » de raisin en espérant que dame nature fasse le reste et obtenir quelque chose de buvable. Les vignerons que je côtoie eux le savent, ils sont tous des « alchimistes », qui allient les savoirs ancestraux, avec la technique et la technologie de notre monde moderne. C’est d’ailleurs valable pour de nombreuses formes de culture.

 

 

 

Quant aux abbayes Normandes qui produisaient du « vin » dans des temps très reculés ; il fallait trois mains pour le boire : Une main pour le goûter et deux autres pour s’accrocher à la table !!! Maintenant, en ces époques moyenâgeuses, si l’abbé cherchait un frère caviste qui de plus aurait été le confesseur de ces dames, je veux bien être celui-là !!!