Dégustation en Vallée de Loire,

Mercredi (suite),

Chinon,

Chinon c’est une ville médiévale sur les bords paisibles de la Vienne, Le château surplombant la cité est encerclé par son célèbre vignoble.

Il règne dans les ruelles de Chinon une douce quiétude comme sur les abords de sa rivière qui se veut tranquille. Son château est une fière et rassurante forteresse qui domine de son éperon rocheux la vallée de la Vienne, sur ses arrières on aperçoit du haut de ses tours de garde ses vignes d’AOC Chinon.

Fief des Plantagenêts, siège de la cour sous Charles VII, lieu de sa rencontre avec Jeanne d’Arc, Chinon est chargée d’histoire, cette ville est maintenant inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Dégustation en Vallée de Loire,

Mercredi,

Domaine Pierre Sourdais,

Dans un précédent « voyage-dégustation » je vous avais fait part du personnage qu’est Monsieur Pierre Sourdais, un homme atypique, attachant, perfectionniste, avec des travers rabelaisiens et toujours hors du commun.

Il m’avait fait l’honneur de visiter et de parcourir sa cave qu’il creuse depuis 30 ans, un travail pharaonique, cette cave c’est lui, c’est son âme, c’est tout le « bonhomme », c’est l’existentiel de l’être humain, chaque pierre (comme son prénom) porte un symbole de la vie avec une profonde remise en question mais aussi un grand message d’espoir aux générations à venir, un grand Monsieur qui ne peut faire que de grands vins.

Je ne suis pas toujours fidèle aux producteurs cependant Pierre Sourdais c’est une « valeur », une « pointure », un maître dans la passion. Alors au fil des années découvrir ses millésimes tellement différents d’un année sur l’autre font que la remise en question est forcément au rendez-vous.

Chez Pierre Sourdais les années se suivent et ne se ressemblent surtout pas.

Dégustation en Vallée de Loire,

Mardi (suite),

Domaine Estelle et Rodolphe Cognard,

Depuis 1974 les vignobles de la famille Cognard offrent des vins riches, très fruités et qui avec de la maturité sont très suaves et élégants.

Tentant au mieux de respecter la nature et avec bon sens, depuis les années 1980, cette famille pratique la lutte raisonnée afin d’apporter à la vigne les soins malgré tout nécessaires.

En avance sur leur temps Lydie et Max Cognard (les parents) à leur époque avaient privilégié l’installation d’un chai et du matériel de haute qualité pour se recentrer sur le vignoble.

Aujourd’hui leurs enfants Estelle et Rodolphe ont repris le domaine pour continuer la passion.

Rodolphe fait des vins « bien à lui », avec ses secrets. Aujourd’hui je suis reçu par sa sœur Estelle et elle accepte de me faire part de quelques points de vinifications.

Rodolphe aime à personnaliser ses vins et il prend en considération bon nombre de paramètres, la vinification de chaque vin et de chaque année est différente, les durées de cuvaison sont adaptées,

la maturité des vins varient considérablement selon les années il est indispensable d’en tenir compte,

les températures de fermentation qui permettent d’extraire et de fixer les tanins sont régulées, les remontages qui sont bénéfiques pour les arômes, la couleur et la charpente du vin sont précis.

Cependant je n’en saurais pas plus concernant ses procédés, mais au vu de ce que Estelle me fait goûter, je sais qu’il y met tout son talent, tout son savoir et toute sa passion.

Dégustation en Vallée de Loire,

Mardi (suite),

Domaine de la Noiraie,

Rendez-vous est pris au Domaine de la Noiraie chez les frères Delanoue. Ils sont la 6ème génération de « Delanoue » viticulteurs.

Les premiers se sont installés comme tâcherons dans la ferme encore présente aujourd’hui qui dépendait d’une famille bourgeoise. Leurs descendants à force de labeur et de courage ont petit à petit acheté les terres et les bâtiments pour devenir indépendants. Depuis 1875 bien du chemin a été parcouru, la surface de vigne à été croissante, elle est aujourd’hui de 43 hectares en appellation Bourgueil et St Nicolas de Bourgueil.

Quelques notions du travail de ce domaine : Le cépage roi du domaine est le Cabernet-Franc d’ailleurs bien présent en Vallée de Loire, il atteint sa maturité sur des terrains dominant ce même fleuve, l’âge des vignes s’étale de 4 à 85 ans sur les différents sols.

La densité de plantation est de 5000 ceps à l’hectare et la vigne est palissée. Le rendement est en moyenne de 50 hectolitres par hectare, on peut donc considérer qu’un cep donne une bouteille.

Revenons sur le palissage : La vigne est palissée sur 1m70, pour une bonne maturité les raisins ont besoin de feuilles pour que la photosynthèse produise les nutriments nécessaires.

Le cep est monté à 55cm du sol, les rameaux sont rognés à 1m70 pour obtenir le bon compromis entre végétation et fruit. Les raisins se trouvent sur la partie inférieure du feuillage pour favoriser l’ensoleillement et aérer les grappes. La culture de la vigne demande un travail saisonnier mais tout au long de l’année.

Dégustation en Vallée de Loire

Mardi (suite),

Domaine des Chesnaies, Ingrandes de Touraine,

Le petit village d’Ingrandes de Touraine est blotti sur un coteau dominant la Loire. Sous l’influence Gallo-Romaine il s’est appelé « Igoranda » et il se trouvait sur la voie reliant Tour à Angers.

Sur le coteau aujourd’hui occupé par le vignoble d’appellation Bourgueil on a retrouvé des traces de villas Gallo-Romaine.

Igoranda ou Ingrandes signifie « limite », effectivement tout au long de l’histoire ce petit village représentait une limite de territoire. Au moyen-âge Ingrandes marquait la frontière entre l’Anjou et la Touraine.

Ingrandes depuis la fin du XIIe siècle était dépendant du fief de l’abbaye de Bourgueil, puis ensuite sous l’ancien régime a relevé (tout comme Bourgueil) de la sénéchaussée de Saumur. En 1790, Ingrandes et le pays de Bourgueil sont rattachés au tout nouveau département de l’Indre et Loire, à cette époque on déterminait les limites d’un département, en évaluant à une journée de cheval maximum, la distance entre le chef lieu et les villages les plus éloignés.

C’est ici, à Ingrandes de Touraine que je rends visite au domaine des Chesnaies, une maison sérieuse, qui propose toujours des vins à maturité, chez eux je trouve encore des 1996 d’une grande élégance. Après moult dégustations je charge mon véhicule et j’en profite pour faire le tour de leurs vignobles dans les coteaux d’Ingrandes, sur les pentes du mont Sigou dont j’ai illustré la période Gallo-Romaine.

Aujourd’hui il n’y a plus traces des « Atrium » et autres « oppidum » mais le Domaine des Chesnaies à installé au milieu des vignes un belvédère dans un « foudre » avec une vue imprenable sur le vignoble de Bourgueil.

Dégustation en Vallée de Loire,

Mardi,

Château de Fontenay.

A quelques kilomètres de Chenonceau sur le Cher, je découvre un nouveau domaine, le Château de Fontenay.

J’ai le plaisir de déguster les différentes cuvées de ce domaine, qui me confirment tout le potentiel aromatique de ce terroir qui est travaillé avec passion et en famille.

Vignoble du Château de Fontenay.

Je sélectionne un Gamay de Touraine, il est d’une belle robe rubis vive et brillante, d’une grande finesse, il est gourmand, fruité, féminin et d’un bel équilibre.

Je suis sous le charme d’un joli Sauvignon, un nez délicat de fleurs blanches et de pêches de vigne, très harmonieux et aromatique tant au nez qu’en bouche, la finale est tout en fraîcheur.

Je suis convaincu par une autre belle surprise qui est mon coup de cœur, il s’agit d’une méthode traditionnelle, issus uniquement de cépage Chardonnay, une extrême finesse de bulles, un nez d’une grande élégance, une bouche fraîche et souple pleine de délicatesse, une réussite exceptionnelle pour ce « blanc de blancs », qui pour un prix raisonnable fait aussi bien que certaines « grandes » forteresses viticoles.

Un domaine qui replante et qui se passionne pour ses jeunes plans.

La cuverie du Château de Fontenay.

J’ai eu le privilège d’avoir passé la nuit au château situé au bord du Cher et de ce fait de connaître son histoire. Il existe depuis 1650, au 18ème siècle les troupes prussiennes le brûlent en repartant de France, il n’en reste que des ruines fumantes. En 1780 c’est monsieur Auguste Bucquet, peintre et architecte qui le reconstruit. Entre temps le Château s’enorgueillit de nouvelles tours et nombres d’événements lui donnent son visage actuel. Un château plein de charme et d’intimité que je recommande vivement comme séjour en chambre d’hôtes.

Le parc d’accueil du château.

Vue de ma chambre au Château de Fontenay.

Vue de ma chambre sur le Cher.

Dégustation en Vallée de Loire,

Lundi (suite),

Château de Chenonceau.

Entre deux dégustations, je passe devant Chenonceau, édifice qui fût la demeure de Diane de Poitiers et agrandi par Catherine de Médicis.

Je suis sur l’avenue qui mène au château et je ne peux m’empêcher de prendre quelques heures sur mon précieux temps car une visite s’impose.

Je vous ouvre les portes, les jardins…….n’oubliez pas le guide !

L’entrée du Château et sa voute.

La chambre de Catherine de Médicis.

La grande galerie, au dessus du “Cher”.

La boulangerie.

La cuisine.

Détail sur le tablier de la cheminée :

La salamandre de François 1er.

Un escalier qui curieusement en rappel un autre !

C’est très joli mais les hivers devaient

être un peu frisquets.

Vue sur les jardins du deuxième étage.

Le troisième étage, un peu sombre !

Les jardins.

Dégustation en Vallée de Loire,

Lundi (suite),

Histoire du vignoble de Cheverny.

Notion d’histoire des vins de Cheverny.

Implanté dès le moyen-âge autour des abbayes, le vignoble suscite l’intérêt des rois de France à partir du XVIème siècle.

En 1577, le parlement de Paris promulgue une loi interdisant aux parisiens l’achat de vins produits à moins de vingt lieues (88 km) de la capitale. Pour répondre à la demande, l’extension des vignobles se fait dans un premier temps autour d’Orléans, puis de plus en plus en direction de Blois et de Tours.

Le terroir et les hommes en feront progressivement un vin de qualité qui sera reconnu en 1993, par l’appellation d’origine contrôlée.

Un cépage unique pour le Cour-Cheverny.

Le cépage du Cour-Cheverny implanté par François 1er en 1519 est planté aux abords du Château de Romorantin. Celui ci s’adapte si bien à la région qu’il prend le nom de Romorantin. Depuis le Cour-Cheverny est recherché par les connaisseurs de crus rares car sa surface est seulement de 55 hectares sur l’ensemble de la France.

Au salon des Vins de Loire,

1er février 2016,

Je rencontre la charmante commercial

du Domaine Daridan qui produit

d’excellents Cheverny et Cour-Cheverny.

Dégustation en Vallée de Loire,

Lundi,

Domaine Daridan.

Le domaine Daridan se situe à Cour-Cheverny entre le château de Chambord et le château de Cheverny, ce domaine est une exploitation familiale depuis 7 générations et je suis reçu par Benoît qui a repris le vignoble en 2001.

Soucieux de respecter l’environnement, Benoît conduit le domaine en culture raisonnée sur un terroir argilo-silicieux, le travail de la vigne est rigoureux afin de conserver la typicité des vins de ce pays.

Benoît produit des vins d’appellation Cheverny et Cour-Cheverny, il possède des vignes vieilles de plus de 50 ans d’un cépage rare est unique au monde « le Romorantin » introduit par François 1er.

La dégustation est chaleureuse et studieuse, je goûte aussi les vins qui sont en élevage en cuve, cela me permet de juger leur futur potentiel quand ils seront dans leur maison de verre (bouteille).

Nous partons dans les vignes où Benoît me raconte, son terroir mais aussi son pays, sa « terre », sa passion, nous empruntons la « route de Charlemagne », cette route est en fait une portion de voie qu’a emprunter notre « sacré Charlemagne » avec ses Carolingiens.

La sève remonte et elle coule des plaies de taille, on dit que la vigne “pleure”.

Je prends congé non sans repartir avec le précieux Cheverny et Cour-Cheverny du domaine Daridan.

Dégustation en Vallée de Loire,

Dimanche (suite),

Château de Cheverny.

Visite au Château de Cheverny, où plus exactement au Château de Moulinsart, effectivement le célèbre dessinateur Hergé s’en est inspiré.

Prenez le Château de Cheverny, enlevez les deux ailes qui sont de chaque côté, et vous êtes à Moulinsart chez le capitaine haddock.

Je vous laisse en image la visite extérieur.

Nous sommes

à Moulinsart……..

…….ou Cheverny !

Dégustation en Vallée de Loire,

Dimanche,

Domaine Clos Saint Fiacre à Orléans,

Château de Chambord.

Je quitte mon Cotentin natal pour filer sur la Loire, comme se plaisait à le dire Jules César pendant sa conquête de la Gaule chevelue « nous sommes sur la rivière Loire ».

Plus exactement je fais route vers Mareau-Aux-Prés à l’ouest d’Orléans où j’ai plaisir à retrouver la famille Montigny-Piel.

Leurs appellations « Orléans » et « Orléans-Cléry » sont à l’image de leur gentillesse, des vins légers, gouleyants, avec un bel équilibre et pleins de simplicité, des vins rouges qui se marient avec des viandes blanches bien sûr, cependant ils raviront aussi les poissons et les crustacés de nos côtes.

Appellation “Orléans”

et “Orléans-Cléry”.

Après une visite de la cave et de la cuverie, le maître des lieux m’aide à charger le véhicule.

Je reprend la route direction Cheverny en passant par Chambord dont je vous laisse admirer la splendeur et le détail en image.

Cognac,

Lundi 14 mars (suite),

Mon voyage touche à sa fin, demain mardi je remonterai vers mon Cotentin. La voiture chargée de trésors viticoles, laissant de place en place quelques palettes que je ferai enlever ensuite, l’esprit imprégné de toutes ces dégustations, mon carnet noirci par les notes prisent au cours des diverses délectations, la tête emplie de tous ces gens et ces paysages qui font et qui sont la France.

Pour le moment je remonte vers la Rochelle en faisant un détour par Cognac, au Domaine Baron. Un producteur de Cognac et Pineau Charentais qui n’engendre pas la mélancolie mais qui par sa pugnacité est tous les ans récompensé par de nombreuses médailles.

Le Domaine Baron, que de récompenses…

Avec Monsieur Baron,

la dégustation est toujours pleine de bonne humeur,

et de saveurs.

J’aime ses Cognacs qui sont d’une belle couleur, d’un nez agréable et puissant, d’une bouche complexe, forte, ample et harmonieuse. Ses Pineau ne dérogent d’ailleurs pas, le nombre de prix obtenus sont les garants de leur excellence. Je quitte Monsieur Baron qui après quelques bonnes blagues et une visite de ses vignes nous salut.

Les vignes de Monsieur Baron.

Ce soir je serai chez mes cousins de la Rochelle qui de part leur gentillesse vont m’accueillir pour la nuit.

Soirée étape à la Rochelle avant de remonter vers mon Cotentin.

Cependant la route et les découvertes ne sont pas terminées, je n’ai pas pris le temps de vous parler de Jurançon, de Dax, Bayonne, des domaines du Bordelais plus en détails, mais l’envie des chemins de vigne me reprendra et d’autres reportages s’annonceront.

D’ailleurs je ne poserai pas longtemps les pieds en terre du Cotentin car dès la fin de la semaine je repars pour une vallée cher au cœur des Français, la douceur de la vallée de la L….